Au Maroc, l’espace public reste un enfer pour les femmes. Entretien avec la sociologue Safaa Monqid

Y a-t-il une augmentation des violences sexuelles faites aux femmes ou apparaissent-elles plus criantes car on en parle plus et on fait sauter progressivement le tabou du silence et de la hchouma, la honte, qui paralyse tant de victimes ?

Les violences sexuelles ont toujours existé. Mais le développement considérable des médias sociaux, des plates-formes de blogs, qui prennent en charge les besoins d’expression variés des femmes, surtout par le choix de l’anonymat, le nickname pour plus de liberté de parole, la diffusion des vidéos témoignages ont contribué à faire connaître et à dénoncer les violences faites aux femmes. Les nouveaux médias sont devenus un enjeu dans la mobilisation pour les femmes, qui ont toujours eu du mal à exercer leur liberté d’expression.