Au Maroc, l’espace public reste un enfer pour les femmes. Entretien avec la sociologue Safaa Monqid

Jusqu’à il y a peu, au Maroc, les violeurs pouvaient échapper à la prison en épousant leur victime si elle était  mineure. Il a fallu attendre janvier 2014 pour que l’article 475 du code pénal disparaisse. Une avancée symbolique, tant est encore grand le fossé entre la loi et des coutumes ancestrales. Depuis la dernière révision de la Moudawana, le code du statut personnel, en 2004, une loi condamne bien le harcèlement des femmes au travail, mais pas dans les espaces publics. Un projet de loi pour enrayer quatre types de violence, physique, sexuelle, psychologique et économique, est en chantier depuis… 2011. Quand bien même l’arsenal répressif serait renforcé, il faudrait franchir le barrage des commissariats et avant lui, celui de la cellule familiale.