Au Maroc, l’espace public reste un enfer pour les femmes. Entretien avec la sociologue Safaa Monqid

La misère sexuelle des Marocains, induite par le code pénal, qui interdit les relations sexuelles hors mariage, et l’absence d’éducation sexuelle sont souvent avancées pour expliquer tant de violences. Qu’en pensez-vous ?

Cela est en partie vrai. Cependant, les Marocains ont toujours eu recours à des stratégies de contournement et de détournement des normes établies pour accéder à leurs fins. Ainsi, malgré l’interdit religieux, moral et juridique qui pèse sur les relations sexuelles hors mariage, ces dernières ont toujours existé et sont pratiquées dans la clandestinité, à travers des relations consentantes ou imposées.