A la Guadeloupe, les archéologues ont fouillé une importante habitation-sucrerie des XVIIIe et XIXe sur le site de l’hippodrome régional à Anse-Bertrand. Ils ont notamment mis au jour de multiples rangées de cases rectangulaires formant un quartier d’esclaves. La disposition des lieux permettait au colon d’exercer un contrôle permanent sur sa main d’œuvre captive qui produisait le sucre à moindre coût. Produit ensuite vendu très cher en métropole. « En 1830, à l’apogée du système des habitations-sucreries, la Guadeloupe en comptait plus de 600, qui employaient près de 90 000 esclaves. »
Toujours dans le même département, sur le site d’une autre habitation-sucrerie, à Saint-Claude sur l’île de Basse-Terre, on a fait une découverte en apparence anodine : une… marmite en terre cuite. Celle-ci « ressemble indéniablement par sa forme et son mode de fabrication aux poteries d’Afrique de l’Ouest », explique le document de présentation. « Rarement mentionné dans les archives, ce genre d’objet était certainement fabriqué par les esclaves pour eux-mêmes, selon des savoir-faire traditionnels. Une production discrète côtoyait donc la masse des céramiques que les esclaves fabriquaient, utilisant des techniques européennes pour la production industrielle du sucre. »
L’ancien cimetière aux esclaves de New York
Le Brésil est le dernier pays des Amériques à avoir mis fin à l’esclavage en 1888. En 2006, une fouille a révélé un pan du passé de la ville de Rio de Janeiro en dégageant les vestiges de deux quais. Le plus vaste, appelé quai de Valongo et construit en 1811, était utilisé par les navires négriers. « Pendant trois décennies, quelque 900 000 Africains y ont transité contre leur gré. Puis, en 1843, le débarcadère aux esclaves a été remblayé et recouvert d’un quai flambant neuf. » « L’esclavage est un héritage difficile à porter pour le Brésil, dont près de la moitié de la population se déclare noire ou métisse », constate RFI. Devenu lieu mémoriel, le site a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco.