L’histoire de l’esclavage s’écrit grâce à l’archéologie

Il n’y a pas qu’au Brésil que l’héritage est lourd à porter… En 1991, lors de la construction d’un gratte-ciel à Manhattan, en plein cœur de New York, on a découvert l’ancien cimetière aux esclaves de cette ville du nouveau monde, utilisé de 1697 à 1792. Et où plus de 15 000 personnes ont été enterrées. « La mobilisation de la communauté afro-américaine » a alors permis de lancer « une opération archéologique et mémorielle », rapporte l’« archéocapsule ». Les restes de 400 individus ont été étudiés. « Ainsi dévoilé, le passé esclavagiste de la ville, bien moins connu que celui du Sud, a dû être assumé ».

Cérémonie en 2003 en l\'honneur des esclaves du cimetière oublié de New York. 400 d\'entre eux ont ainsi été réenterrés.
Cérémonie en 2003 en l’honneur des esclaves du cimetière oublié de New York. 400 d’entre eux ont ainsi été réenterrés. (AFP – STEPHEN CHERNIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Un passé qui ne doit pas faire oublier le présent. « On estime qu’aujourd’hui, il y a 40 millions d’esclaves dans le monde », expliquait en juin 2018 à franceinfo Afrique la réalisatrice Fanny Glissant, co-auteure pour France Ô et Arte d’une remarquable série intitulée Les routes de l’esclavage. Ces dernières années, les « marchés aux esclaves » de Libye, la persistance du fléau en Mauritanie ou les conditions de vie des ouvriers travaillant sur les chantiers de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar sont venus récemment rappeler cette sinistre réalité…