Le terroriste Jean-Michel Clain vivait dans un immeuble de standing à Raqqa

«On ne leur parlait pas. On ne les regardait pas trop. S’ils se rendaient compte qu’on les observait, c’était dangereux.»

Jean Michel Clain aurait fini par quitter Raqqa au printemps 2016, au moment où les bombardements de la coalition s’intensifiaient, six mois avant la reprise de la ville. Avec sa famille, il prend alors la direction de la région de Deir Ezzor, vers la frontière irakienne, avant de déménager plusieurs fois et terminer sa cavale à Baghouz. C’est là qu’après son frère Fabien, mort le 20 février, Jean Michel Clain aurait succombé à ses blessures quelques jours plus tard.

«Nés» à Toulouse

Débarqués à Toulouse au milieu des années quatre-vingt-dix, les frères Clain vont devenir des incroyables propagandistes de la cause islamiste. Avec Olivier Corel, l’émir blanc d’Artigat, ils vont recruter de jeunes hommes qui au fil des années vont devenir des djihadistes forcenés. Dès 2006, plusieurs d’entre eux vont partir vers l’Irak pour se battre contre les Américains. Arrêtés, condamnés à la prison, rien n’entamera le fanatisme de ces soldats de Dieu… On peut citer Sabri Essid, mort en Syrie comme son petit frère, Thomas Barnouin considéré comme une «sachant» du groupe et actuellement entre les mains des Kurdes mais aussi les frères Merah qui ont fréquenté les frères Clain. Abdelkader Merah l’a reconnu et les services de Renseignement estiment que Mohammed Merah n’était finalement que le bras armé de ces islamistes de la première heure.

Dans le cahier rouge, 5 000 $ pour Clain

Une pièce à l’arrière d’une parfumerie. D’après plusieurs habitants du quartier, c’est là que les djihadistes étrangers se retrouvaient. Dans les décombres de ce qui était très probablement le bureau des migrations à Raqqa, le pharmacien du quartier nous indique un recoin sombre.