Genève : Jorge Cantalapiedra, ses nuits confinées avec les sans-abri

Le souvenir de Cesaria
Mais tout cela, c’était avant. Avant le coronavirus et la curée. «D’un jour à l’autre, mes activités ont cessé. Ça a fait bizarre, surtout que j’ai un attachement spécial à Voix de fête, que j’ai vu naître. Je travaille à la culture depuis vingt et un ans. Quand on monte un festival, ça nous arrive de passer 70 heures par semaine en équipe, soudés.» Ensuite, en soirée, les émotions continuent à affluer. «Je me souviens du concert de Cesaria Evora au parc La Grange, en août 2006. Il devait y avoir 7000 à 8000 personnes, c’était intense.»Des émotions, Jorge Cantalapiedra en a aussi dans sa nouvelle fonction. Chaque nuit, les Vernets accueillent jusqu’à 250 hommes, plutôt jeunes, les femmes et les SDF étant reçus au centre Frank-Thomas, sur les hauts de Genève. La mission de Jorge? «J’ai demandé des horaires nocturnes pour pouvoir m’occuper de mes deux enfants de 7 et 13 ans, confinés à la maison, alors que mon aîné, 16 ans, poursuit son apprentissage chez Coop. Comme ma femme est assistante en soins et santé communautaire aux Hôpitaux universitaires, je dois être présent la journée.»