« En prépa, j’étais perçue comme une banlieusarde »

Marie-Ange, 20 ans, a suivi deux ans de prépa littéraire avant d’intégrer une troisième année de licence de lettres.

article façonné par la ZEP et publié sur lemonde.fr/campus, le 21 01 2019

Pendant mes deux années de classe prépa littéraire, j’ai quitté ma banlieue pour étudier et habiter à Paris. Dans ma famille, on m’a toujours poussée à faire des études. Mais faire une classe prépa à Paris, c’était inimaginable pour moi. Je n’étais pas pressentie pour poursuivre ce genre de filière, du fait du statut et de la localisation de mon lycée d’origine, dans le 95. Je me répétais : « Genre moi, Marie-Ange, je suis en classe préparatoire aux grandes écoles. Je fais partie de l’élite ? Moi, une racaille d’élite ? Et en plus de ça, je vis dans un internat dans le 16e, à Ranelagh, près d’Auteuil… Alors que j’ai passé toute ma scolarité dans le 95, dans mon lycée de banlieue, avec quasiment que des Noirs et des Arabes ».