Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide (making of 1)

Syrian children sit amidst the rubble of destroyed buildings on July 6, 2016 in the rebel-held district of Tariq al-Bab of the northern city of AleppoAlep, juillet 2016 (AFP / Karam Al-masri)

ALEP (Syrie) – Quand la révolte a éclaté en 2011, j’avais presque 20 ans. A peine deux ou trois mois plus tard j’ai été arrêté par le régime, par le service des renseignements politiques. Je suis resté un mois entier en prison, dont une semaine en isolement total dans une cellule d’un mètre carré. C’était pénible, mais je suis sorti à la faveur de la  première amnistie en 2011.  Au début de la révolte, il y avait des manifestations pacifiques. Aucun bombardement. Il n’y avait que la peur de la détention ou des snipers dans la rue ».

L’année suivante en juillet 2012,  Alep a été divisée en deux, le secteur est aux mains des rebelles et le secteur ouest aux mains du régime. En novembre 2013, à 22 ans, j’ai été kidnappé par Daech  (acronyme arabe pour le groupe jihadiste Etat Islamique). Je me trouvais dans une ambulance avec mes amis, un ambulancier et un photographe. Nous avons été conduits tous les trois dans un endroit inconnu. C’était pire que dans les prisons du régime. C’était très, très dur.