Cinq ans après la tuerie, le triomphe des anti-Charlie

« À gauche, la messe est dite. Les vrais républicains laïcs et défenseurs de la liberté d’expression sont de moins en moins audibles. Lorsqu’ils existent, on les taxe d’identitaires, de fachos, de réacs. »

Quant à la gauche radicale, elle entama sa descente aux enfers. Six jours après la tuerie, Virginie Despentes, icône féministe anticapitaliste, explique dans les colonnes des Inrockuptibles son amour pour les frères Kouachi, damnés de la terre, forcément sublimes : « J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. » Edwy Plenel, trotskiste reconverti en défenseur de « la cause des musulmans », tient un meeting en banlieue parisienne avec Tariq Ramadan et parle de « l’enfance malheureuse » des frères Kouachi. Le directeur de Mediapart, avec un grand courage, rassure son auditoire : « Je ne publierai pas de caricatures qui offensent n’importe quelle religion. » Mieux, en 2017, il accuse Charlie de « participer à une campagne générale de guerre aux musulmans ». Riss, le patron de Charlie, lui répond implacable : « Cette phrase qui désigne Charlie Hebdo comme un agresseur supposé des musulmans adoube ceux qui demain voudront finir le boulot des frères Kouachi. »