« Un garçon qui couche, c’est normal. Une fille qui couche est une « pute » »
Les interventions en milieu scolaire étaient aussi révélatrices. En abordant des sujets sans tabou, certains lycéens exprimaient des idées qui choquèrent les enseignants : la fille serait responsable de son sort selon les vêtements qu’elle porte. Un garçon qui couche, c’est normal. Une fille qui couche est une « pute ». Les filles seraient respectables si « elles se respectent d’abord ». Pour beaucoup, il ne doit pas y avoir de relations sexuelles avant le mariage. Dans leur esprit, il s’agissait bien de mariage. Vivre en union libre leur était inconcevable, immoral. Ils sont convaincus qu’il est possible de savoir si une femme est sexuellement vierge. Le mythe de la virginité et les stéréotypes sexistes sont bien ancrés. Là encore le plus étonnant est que des filles étaient plus dures que les garçons dans leurs propos. Elles étaient sans pitié vis-à-vis des filles qui seraient trop « libérées ».
Leur première justification était religieuse, en y joignant le « respect ». Ils avaient la même définition du respect que celle des islamistes. Je pourrais la résumer ainsi : l’homme doit être respecté, la femme doit se respecter. La définition du dictionnaire ne leur parle pas. Leur connaissance religieuse était du même niveau : proche du néant.