Le Bourget : les lycéens et le rappeur Mokobé racontent le racisme ordinaire

Ismaïl, Hassane et Mohammed sont à l’origine du débat organisé avec SOS Racisme (LP/T.P.)

Ismaïl, Hassane et Mohammed sont à l’origine du débat organisé avec SOS Racisme (LP/T.P.)

Alors, face au rappeur, originaire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), les jeunes ont dit leurs maux de tous les jours. « Dans les magasins, le vigile nous suit à la trace automatiquement, alors qu’il ne fait pas pareil avec les gens âgés ou blancs », jure une lycéenne. « Certaines personnes changent de trottoir quand j’arrive en face », ajoute un autre. L’occasion aussi de parler des relations tendues entre les jeunes et les policiers – sujet brûlant depuis l’affaire Théo, ce jeune homme victime d’un viol présumé lors d’un contrôle, il y a deux mois, à Aulnay-sous-Bois. « Vendredi soir, je me fais contrôler. Tout se passe bien, alors je dis aux policiers : ça se passe bien avec vous, vous n’êtes pas comme les autres, raconte Cabri, 18 ans. Et là, un policier me répond gratuitement : Et Théo, il a bien aimé la matraque ? Comment voulez-vous que ça ne dégénère pas… » Tous, ou presque, peuvent raconter ce genre d’anecdotes. « Le résultat, c’est qu’instinctivement, on a une défiance vis-à-vis des policiers, même si l’on sait que tous ne sont pas à mettre dans le même sac. Mais quand un véhicule de police passe, on a une appréhension, même si on n’a rien à se reprocher », résume Inès.