En 1996, elle fait la rencontre de sa vie : celle de Billé Siké, une compatriote, ardente défenseuse de la cause des femmes en Afrique, sociologue et créatrice de l’ALVF en 1991. Deux ans plus tard, elles ouvrent l’antenne de Maroua. Elle a seulement 26 ans et déjà trois enfants. « Mon mari a vite compris qu’il valait mieux me soutenir, lâche Aïssa Doumara dans un rire. Ma ténacité a obligé tout le monde à respecter mes décisions personnelles. »
« Une tactique d’approche intelligente »
« Aïssa est très vive et c’est une bosseuse. Elle n’a jamais cessé de se former, raconte Billé Siké. Son écoute attentive et son pragmatisme ont permis une gestion rigoureuse et le développement de notre action. » Les années verront en effet la mise en place d’un maillage associatif serré qui couvre désormais les six départements de l’Extrême-Nord : les centres de Maroua et de Kousséri ont donné naissance à des petites structures d’aide à l’autonomisation et à la promotion des droits, où les jeunes femmes sont informées et accompagnées pour apprendre un métier.