« Migrant » : parcours sémantique d’un mot sensible

relativement récent : on en trouve les premières traces écrites à partir des années 1950-1960. La notion est « intimement liée aux conflits du XXe siècle, qui ont déclenché d’importants mouvements de populations », explique Laura Calabrese, enseignante à l’Université libre de Bruxelles et coauteure du livre

Les occurrences du terme connaissent un nouvel essor dans les années 2000, et, à partir de 2015, avec la crise migratoire, elles explosent. Si son usage a alors pris une ampleur considérable, décrypte l’enseignante, « c’est sans doute parce qu’il fallait un mot neuf, ou en tout cas moins utilisé, pour traduire un phénomène qu’on n’avait plus l’habitude de voir en Europe depuis des décennies, celui des déplacements massifs de populations. » C’est aussi parce que, ajoute-t-elle, le participe présent exprime mieux « le processus, le mouvement continu, celui de gens en train de migrer d’un lieu à l’autre, qui, parfois, ont du mal à se fixer parce qu’ils se font refouler aux portes des pays occidentaux ».