« Migrant » : parcours sémantique d’un mot sensible

Le mot migrant était davantage utilisé lors de ce qu’on a coutume d’appeler la crise migratoire, qui débute en 2015. Mais le 20 août 2015, Barry Malone, journaliste pour le site anglophone du média Al Jazeera, annonçait que la chaîne qatarie n’utiliserait plus, à l’avenir, ce mot pour désigner les personnes qui traversent la Méditerranée pour atteindre l’Europe, venues en particulier de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’Afrique de l’Est. Le terme « n’est plus adapté à la description de l’horreur qui se déroule en Méditerranée », affirmait le journaliste, car il est devenu « un outil de déshumanisation ». La chaîne lui préférait « réfugié », qui suggérerait plus justement la situation de ces personnes en quête de refuge, qui fuient la guerre, la famine et la pauvreté. Mais que désigne vraiment cette notion de « migrant » ?