Les soldats venus d’Afrique à l’honneur pour les 75 ans du débarquement de Provence

Des prisonniers allemands sous la surveillance de tirailleurs algériens à Marseille en août 1944

– Des « indigènes » longtemps oubliés –

« Sans son empire, la France ne serait qu’un pays libéré. Grâce à son empire, la France est un pays vainqueur », lance le député de Guyane Gaston Monnerville au lendemain de la victoire contre l’Allemagne.

Les troupes coloniales de l’Empire français ont payé un lourd tribut: de 1940 à 1945, 55.000 soldats tunisiens, marocains, algériens et africains de l’Afrique occidentale française (AOF) et de l’Afrique équatoriale française (AEF) sont morts.

Leur histoire a pourtant longtemps été occultée — les troupes africaines ayant été retirées du terrain dès l’hiver 44-45 — et ces soldats « indigènes » moins bien traités que leurs frères d’armes.

En 1959 au moment de la décolonisation, un décret gèle le montant des pensions des ressortissants des anciennes colonies ayant servi dans l’administration ou l’armée française.

En 2002, le gouvernement français débloque partiellement la revalorisation de la pension de ces soldats « oubliés ». Mais celle-ci, calculée en fonction du niveau de vie du pays de résidence, reste inférieure à celle des combattants français.

Il faudra encore huit ans pour que le président Nicolas Sarkozy annonce l’alignement des pensions de tous les anciens combattants quels que soient leur nationalité et leur lieu de résidence.