Les soldats venus d’Afrique à l’honneur pour les 75 ans du débarquement de Provence

En moins de quinze jours, la Provence est libérée. « Sur le moment, on le savait, on l’a glorifié, mais on ne le montrait pas. Il est très difficile de trouver des images. Il n’y avait pratiquement pas de troupes noires qui défilaient », décrit l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch, également signataire de cette tribune. « Il y a eu une politique de blanchiment. De Gaulle devait absolument montrer que la France avait été résistante. Il fallait donc que cette résistance soit blanche et métropolitaine », poursuit cette spécialiste d’histoire de l’Afrique. « Cela a aussi été accentuée par la pression américaine. Les États-Unis ne voulaient pas qu’on voit des hommes de couleur se battre. Cela était contraire à leur principe de ségrégation. Ils ont donc demandé aux Français à ce qu’on voit le moins possible les soldats noirs. »