En décembre 1962, le président du Conseil, Mamadou Dia, dans un discours à Dakar prônera le une « mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement » et revendique la sortie planifiée de l’économie arachidière. Cette déclaration, à caractère souverainiste, heurtant à la fois les intérêts français mais aussi les marabouts locaux (qui interviennent dans le marché de l’arachide) fera grand bruit. Senghor, dans un esprit d’apaisement, demandera aux députés sous son influence de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Jugeant cette motion irrecevable, Mamadou Dia tentera d’empêcher son examen par l’Assemblée nationale en faisant évacuer la chambre par la gendarmerie ; se justifiant qu’en vertu de l’état d’urgence (en vigueur depuis l’éclatement de la fédération du Mali), il était en droit de prendre des « mesures exceptionnelles pour la sauvegarde de la République ». La motion sera votée malgré tout, au domicile du président de l’Assemblée nationale, Lamine Guèye.
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