« Mais ça coûte combien un smartphone, 500 euros ? » Un achat inconcevable, avec ses 900 euros en contrat d’insertion à la blanchisserie. Stella a récupéré l’ancien ordinateur de sa fille il y a peu, mais ne sait pas très bien s’en servir. « Le visiomachin, j’y connais rien. »
A Boissey-le-Châtel (Eure), c’est la même solitude, couplée à l’impuissance de « ne pas savoir faire », que raconte d’une voix douce Catherine, 65 ans, ancienne cadre de la caisse primaire d’assurance-maladie. Quatre semaines déjà que la retraitée n’a pas vu ses petits-fils de 11 et 6 ans. Le téléphone ne lui suffit plus. « Avant, j’avais la perception inverse : pour moi, l’écran coupait les gens les uns des autres, dit cette littéraire. Aujourd’hui, je réalise que ne pas savoir faire tout ça me handicape. »