« Le visiomachin, je n’y connais rien ». La fracture numérique renforce le sentiment d’exclusion de millions de Français

Le handicap de Marie (dont le prénom a aussi été changé), étudiante de 23 ans, se joue ailleurs. La jeune femme prépare le concours du Capes. « Pour des raisons financières », elle n’a jamais pu s’équiper correctement. Aujourd’hui confinée chez ses parents à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), sans ordinateur ni Wi-Fi, Marie se retrouve contrainte de rendre ses travaux péniblement pianotés dans l’application Word de son téléphone. Comment, alors, se concentrer, faire des recherches complémentaires ? « Dans un premier temps, on pleure…, lâche-t-elle, résignée. C’est pas des choses qu’on prévoit. » D’ordinaire, l’étudiante rédige ses devoirs à la main ou utilise les ordinateurs de la bibliothèque universitaire. Celle-ci est fermée jusqu’à nouvel ordre. Le confinement lui a aussi fait perdre son petit boulot.