Il y a deux ans, Amina, elle, savait à peine faire une recherche en ligne. Aujourd’hui, cette auxiliaire de vie est autonome dans ses démarches et peut aider son fils collégien. « Ça m’a sauvée », répète-t-elle, comme pour conjurer le sort, en racontant la formation suivie au centre social, tous les vendredis. En janvier, pendant les soldes, elle venait d’acheter son premier ordinateur, un petit modèle d’entrée de gamme, à 200 euros au lieu de 300, raconte-t-elle. L’auxiliaire de vie, qui connaît chaque foyer du quartier, s’inquiète toutefois pour ceux qu’elle sait « complètement déconnectés », craignant « l’effet boomerang : déjà qu’ils sont enfermés et entassés les uns sur les autres, en plus ils n’ont pas les moyens d’être connectés avec l’extérieur : ils doivent se sentir encore plus en prison dans leurs têtes ».