En seconde professionnelle menuiserie, le fils d’Aline s’accroche comme il peut pour rendre ses cours. « Mon frère nous les a déposés, mon fils les écrit à la main, puis je les prends en photo et les renvoie aux profs avec mon portable, explique Aline. On s’abîme les yeux, on est toujours en retard, ça crée du stress ». Agent d’accueil au sein d’une association du quartier où elle assure d’ordinaire des ateliers de médiation numérique, Aline sait qu’ils sont nombreux dans son cas : « Les trois quarts des familles d’ici n’ont que des smartphones. Leur pratique d’Internet se limite aux réseaux sociaux, ils ne savent pas faire d’autres démarches. » Le confinement risque d’exacerber les inégalités scolaires, craint-elle : « Ça pénalise encore plus les jeunes qui ont déjà des difficultés. » Entre 5 % et 8 % des élèves auraient été perdus par leurs professeurs, qui n’arrivent pas à les joindre, a estimé le ministre de l’éducation.