Ces dernières années ont émergé au sein des universités occidentales des courants intersectionnels qui rejettent l’universalisme, affirmant entre autres que la laïcité menace les droits des minorités. Quel regard portez-vous sur cette tendance ?
Au début, l’idée de l’intersectionnalité était très importante : elle se concentrait sur la multiplicité et la complexité des discriminations. La juriste qui a inventé le concept, Kimberlé Crenshaw, est quelqu’un de très bien et elle pense ne pas avoir été bien comprise. Aujourd’hui, certains utilisent l’intersectionnalité pour s’en servir de contrepoids au féminisme. Ce n’était pas l’idée. Le monde anglophone a besoin d’un grand débat sur cette notion.