Karima Bennoune : « Il y a un manque de compréhension de la laïcité au niveau mondial »

La définition de la laïcité fait l’objet de débats… Quelle est votre vision ?

Je sais qu’il y a plusieurs définitions qui nourrissent de sérieuses discussions en France ! Dans mon rapport sur les fondamentalismes, j’ai souligné que « la laïcité se manifeste sous diverses formes dans toutes les régions du monde ». La laïcité n’appartient pas à un pays, même si certains y ont apporté d’importantes contributions. Le langage, les vocabulaires et les stratégies peuvent varier mais le principe, on le trouve partout. J’aime beaucoup la définition qu’en a donnée une féministe indienne, Gita Sahgal : « La laïcité ne signifie pas l’absence de religion mais renvoie à une structure étatique qui défend tout à la fois la liberté d’expression et la liberté de religion ou de conviction, où il n’y a pas de religion d’Etat, où la loi n’est pas d’inspiration divine et où les acteurs religieux ne peuvent imposer leur volonté sur les politiques des pouvoirs publics ». Si on est d’accord sur ces principes de base, on doit travailler ensemble.