Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits

Préjugé n°8 : les pauvres frappent leurs femmes et maltraitent leurs enfants, par ailleurs plus réceptifs à la propagande islamiste

La maltraitance des enfants existe dans tous les milieux sociaux. Si les familles défavorisées sont souvent sur-représentées dans les statistiques, c’est parce qu’elles sont plus observées que les autres par les services sociaux. Il est plus facile pour les familles aisées d’éviter les investigations. Il en va de même pour les violences faites aux femmes. Plus facilement dans le collimateur de la Justice et des services sociaux, les hommes violents des milieux pauvres sont plus souvent repérés. Les plus riches, que l’on soupçonne moins, ont en plus les moyens de s’entourer d’un réseau de soutien et se payer de bons avocats.

« Des jeunes de tous milieux et de toutes convictions religieuses sont touchés par la propagande de l’État islamique, note par ailleurs Jean-Christophe Sarrot, y compris dans les classes moyennes et supérieures [9]. » « Il n’y a pas de profil type pour ceux qui partent en Syrie, hormis leur jeunesse, rappelle de son côté l’anthropologue Alain Bertho que Basta ! avait interviewé peu après les attentats de Paris, en novembre 2015 (Voir l’entretien ici). Un tiers environ sont des convertis à l’islam ; il y a des jeunes issus des cités, qui ressentent la stigmatisation depuis des années ; d’autres ont un métier et une famille ; certains ne fréquentaient pas les mosquées mais leurs ordinateurs. »