Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits

Préjugé n°9 : tout le monde peut se retrouver à la rue, faire la manche peut rapporter gros

Les trois quarts des personnes sans domicile fixe sont passées par des foyers ou ont été placées en famille d’accueil au cours de leur enfance. Si elles ont été retirées à leurs parents, c’est qu’elles ont souvent été victimes de violences graves. La moitié d’entre elles ont été marquées par la maladie ou le décès d’au moins un de leurs parents avant l’âge de 18 ans, soit trois fois plus que le reste population. Un tiers des personnes à la rue ont connu des difficultés économiques avant l’âge de 18 ans, taux là encore trois fois plus élevé que chez les personnes occupant un logement ordinaire.

Même si la peur de se retrouver seul et sans domicile est très répandue parmi celles et ceux qui se sentent victimes de déclassement, « le risque est en réalité très faible pour celui ou celle qui peut compter sur un réseau social et un métier », éclaire Jean-Christophe Sarrot. Quant à l’idée de se la couler douce en faisant la manche, elle est elle aussi battue en brèche. Une personne qui fait la manche sur un trottoir parisien voit défiler entre 850 et 3 000 personnes par heure, pour un gain quotidien dépassant rarement les 10 ou 30 euros. C’est en moyenne deux fois moins pour les Roms [10].