Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits

Préjugé n°4 : les pauvres profitent des logements HLM et du RSA

65 % des familles vivant dans la pauvreté sont logées dans le parc privé, le plus souvent dans des logements dégradés et surpeuplés. Cette situation n’est pas prête de s’inverser, vu le coût sans cesse croissant des logements HLM : la part du loyer et des charges dans les revenus des locataires HLM est passé de 16% en 1984 à 23% en 2011. Résultat : les bailleurs sociaux accueillent de plus en plus de classes moyennes.

« À l’opposé de ce que pensent les trois quarts des Français, on ne peut pas gagner plus avec le RSA qu’avec le Smic », insiste Jean-Christophe Sarrot. Le montant du Smic net mensuel est de 1 144 euros en 2016, celui du RSA est de 525 euros (461 euros en cas d’aide au logement). Un couple avec deux enfants de moins de 14 ans et percevant chacun le RSA ainsi qu’une aide au logement vit avec 1 523 euros par mois. S’ils travaillaient chacun payé au Smic, ils gagneraient 2 211 euros par mois, soit une augmentation de 45%.

Les pauvres feraient-ils alors des enfants pour s’enrichir ? Le taux de fécondité des familles ouvrières françaises est à peine plus élevé que celui des familles cadres : 2,3 enfants contre 2,2 enfants ! On estime que les aides sociales et fiscales couvrent à peine un tiers des dépenses liées à un enfant pour les familles les moins fortunées [4].