Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits

Préjugé n° 10 : l’immigration augmente massivement en France

Entre 1975 et 2013, l’immigration a augmenté de 1,4 point : de 6,6% en 1931, la part de la population immigrée est passée à 7,4% en 1975, pour arriver à 8,8 % en 2013. Nous sommes très loin des 23 % qu’imagine une partie des Français [11]. Et contrairement à ce qu’affirme le maire de Béziers, Robert Ménard, qui promet une invasion de Syriens à ses concitoyens, la France accueille très peu de réfugiés. Entre 2011 et 2015, seulement 10 000 Syriens ont obtenu les statut de réfugiés en France, soit 2 000 en moyenne par an, alors que l’Allemagne en a accueilli plus d’un million rien qu’en 2015.

La France n’attire guère. En septembre 2015, sur les 1 000 réfugiés arrivés en Allemagne que l’on proposait d’accueillir, seuls 600 ont accepté. « Beaucoup savent qu’ils ne sont pas attendus à bras ouverts : en 2014, la France a rejeté 83 % des demandes d’asile, bien plus que ses voisins européens », remarque Jean-Christophe Sarrot. Soumis à des démarches complexes et parfois opaques, sans droit de travailler – en Allemagne, les demandeurs d’asile peuvent travailler au bout de trois mois – sans autre aide que la faible allocation pour demandeur d’asile (de 200 à 340 euros par mois) et l’aide médicale d’État, la plupart d’entre eux sont condamnés à vivre dans une grande précarité [12].