Si des artisans professionnels pouvaient intervenir ponctuellement, la tâche restait considérable. “Quelqu’un qui travaillait 50 heures par semaine pouvait donner 10 heures de travail en plus sur le chantier. Beaucoup de gens qui se sont lancés ont abandonné. Ça a été le cas de mon beau-père. Construire sa maison en plus de son travail, ça a été trop dur”, complète Eric Tortereau.
La solidarité à l’échelle du quartier
La solidarité la plus visible, et la plus mise en avant, est donc celle de ces pères de famille à l’œuvre sur les chantiers. Mais en parallèle, leurs épouses assument la logistique du quotidien, s’occupent des enfants pendant leur absence. Elles “jettent les bases de la vie sociale future de la cité”, comme l’écrit Michel Messu, que ce soit en organisant les repas communs du week-end sur les chantiers, ou en partageant avec les voisins les premiers éléments de confort, machines à laver et téléphone, une fois les maisons construites.