Après sa création, ce réseau a grandi progressivement, de nouveaux pigistes remplaçant les partants. Après la photo, certains de ces correspondants se sont mis à la vidéo, mais aussi au texte, sous l’égide de notre bureau de Beyrouth, qui gère avec maestria la couverture du conflit syrien et guide au quotidien nos pigistes dans leur travail.
La relation avec certains de ces pigistes dépasse d’ailleurs le cadre strictement professionnel. Au fil des années, les journalistes du bureau de Beyrouth et nos éditeurs photo et vidéo ont aussi joué un rôle de soutien psychologique vital pour ces jeunes Syriens coupés du monde et confrontés au quotidien aux bombardements, à la faim et à la mort, leur parlant par WhatsApp à travers la nuit pour les encourager et leur remonter le moral.
Des journalistes du bureau de Beyrouth ou du desk photo de Nicosie sont ainsi devenues, de facto, des confidentes, voire des thérapeutes, en tout cas des amies de ces pigistes. Le plus étonnant est que cela s’est produit alors qu’ils ne s’étaient jamais rencontrés.
Outre le fait de pouvoir remplir notre devoir d’informer, la plus grande fierté pour l’AFP a été de contribuer à former et à faire émerger une génération de jeunes journalistes en leur inculquant les valeurs d’équilibre et de rigueur qui sont à la base du travail de l’AFP et qui sont contenues dans nos deux chartes déontologiques, également disponibles en arabe.