Le débat se focalise sur les individus pour occulter l’essentiel : comment faire face au phénomène jihadiste, qui se construit depuis trente ans à l’étranger et sur notre territoire ?
Le sort des adultes préoccupe davantage l’opinion publique. Les femmes jihadistes françaises – qui dans leur immense majorité ont adhéré au dogme de l’Etat islamique sans pour autant avoir combattu au front – arrêtées dans le Kurdistan syrien seront “jugées là-bas” si les “institutions judiciaires sont en capacité d’assurer un procès équitable” avec des “droits de la défense respectés”, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Et pour les combattants masculins ? C’est encore plus flou. L’argument légal est pourtant clair : deux textes, datés du 22 juillet 1996 et du 21 décembre 2012, précisent que la loi pénale française s’applique aux crimes et délits terroristes commis à l’étranger par un ressortissant français ou une personne résidant habituellement en France.