Malgré la défaite de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, le projet jihadiste demeure attractif, y compris sur notre sol. Nous en faisons la démonstration, témoignages de sympathisants à l’appui, dans l’ouvrage que j’ai co-écrit avec le chercheur Romain Caillet, “Le combat vous a été prescrit” – Une histoire du jihad en France. Une large partie de la société française se refuse pourtant à regarder la réalité en face : le phénomène qui nous occupe n’est pas celui d’une énième “radicalisation express”. C’est un phénomène qui dure depuis plus de vingt-cinq ans, et qui s’est renforcé dans l’intervalle. Il n’est pas exogène, mais endogène à notre société. Il ne grandit pas en dehors du corps social, il grandit en nous, avec nous, et nous le nourrissons.
Pourquoi il faut juger les jihadistes en France

Le jihadiste français Thomas Barnouin, photographié le 10 janvier 2018, après son arrestation en Syrie par les forces kurdes du groupe YPG. (AFP Photo/YPG Press Office/Handout/XGTY