Gaëlle-Marie :
« La grosse propagande est contre-productive et peut mettre les enfants dans des situations de décalage trop grandes.
A un petit garçon en maternelle, on peut tenter d’expliquer doucement qu’il n’est pas normal de fendre un groupe de filles dans la cour de récréation, mais il faut le faire avec des pincettes. »
Julie Pagis dit aussi que ce travail anti-normes peut alimenter le mépris de classe :
« Si on apprend à sa fille à ne pas aimer le rose, elle peut se mettre à dire des choses comme ‘Solène, je l’aime pas, c’est le genre de filles qui aiment le rose’. Comme il y a plus de sexualisation dans les classes populaires, cela va créer d’autres tensions. »
Robin Morgan dit que son fils a toujours été un peu à l’écart à l’école. Le petit garçon de 5 ans ultrapolitisé et connaissant Shakespeare.
« Mais il a réussi à faire face aux cruautés des autres enfants avec son sens de l’humour. »
Dans l’étude de Camille Masclet, Laurent, fils de féministe, râle :
« C’est vrai que ce qui était un peu chiant, c’était d’entendre les trucs ‘les hommes, les hommes’, alors elle généralise pas, enfin je sais qu’au fond elle généralise pas mais […] par rapport à certaines choses, on a l’impression d’être […] un con alors qu’on a pas encore été un homme. »
12Mais des carafes
De la délicatesse, donc. Mais aussi, si l’occasion se présente, quelques coups d’éclat mémorables.