Déconfinement : à Paris, des libraires émus aux larmes

Comme un parfum de science-fiction
Escalade. La rue Lafayette, la place Saint-Georges, nous voici, Crossy et moi, à Pigalle, puis place de Clichy, là où « la Librairie de Paris » est un modèle de prestance. Il est presque 15 heures. Chic ! Il y a du monde. Et même des clients qui patientent aux portes comme à la Poste. Le soleil s’est installé mais l’accueil est aussi frais que le site est vaste. Sans marquage au sol apparent. J’essuie deux refus secs. « Si c’est pour des questions nous n’avons pas le temps. » Les affaires d’abord. Tant mieux si elles marchent bien.
C’était sympa ? me redemande Crossy. Devant ma tête il n’insiste pas et baisse le guidon. Ça tombe bien, redescente. Direction le XIIe. La Manœuvre, rue de la Roquette. Flûte, c’est fermé. Non, il y a du monde à l’intérieur. Il faut juste entrer par une autre porte. On vous tend une bouteille de Perrier bouchée. Pas pour boire, pour le gel. Le bouchon est troué. D’habitude, Jérôme Cuvelier n’ouvre pas le lundi mais accompagné d’une partie de son équipe, il a devancé l’appel. Il y a les commandes en suspens, les nouvelles demandes, les rayons à remettre en place. Une petite photo ? « Oui, attendez, je reviens ». Et il réapparaît une visière par-dessus son masque. C’était bien ? s’enquiert Crossy. De la science-fiction.