Militant laïque et féministe, Naem Bestandji a vécu à Grenoble dans un quartier populaire. Un quartier où avant les années 90, le port du voile était très minoritaire parmi les femmes musulmanes. Travailleur social, il a vu progressivement monter les revendications identitaires islamistes en miroirs d’événements internationaux. Au fil de la révolution islamique iranienne qui a »remotivé » les islamistes sunnites, et au rythme des événements algériens qui vont conduire à la décennie noire » et au repli des membres du FIS en France. Son récit est celui d’un témoin qui a vécu au jour le jour la montée de l’intégrisme, dans une région qui est devenu un point d’ancrage de nombre de partisans d’un Islam politique très offensif (une mosquée a été interdite pour apologie du djihad armé début 2019, une école confessionnelle est sur le point de l’être). Pour qui veut comprendre les racines des actions militantes qui se réclament d’un combat contre « l’islamophobie » tout en l’alimentant, ce long billet constitue un éclairage important.
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