Le monument reconstitué à Reims est de ce fait plus qu’un symbole. La route fut néanmoins longue pour y parvenir. D’autres avaient essayé en 1958. A cette époque de fin d’empire colonial, on avait plutôt édifié une stèle en granit, car on ne voulait pas reproduire les quatre soldats noirs et leur officier blanc au centre. Trop colonial sans doute, pour l’époque, en pleine guerre d’Algérie, en pleine guerre du Cameroun, en plein processus de décolonisation. Au final, un nouveau monument de sept mètres de haut fut élevé en 1963. Plus personne n’y prêtait attention. L’histoire passait.
« Honorer les combattants noirs, nos frères de lutte »

A Reims, mardi, jour de l'inauguration du monument aux Héros de l'armée noire, reproduction de celui détruit en 1940. Photo Pascal Bastien