Au nord de la Tunisie, une école de breakdance permet de rêver à un avenir meilleur

Mais alors que la troupe intègre la chorégraphie du champion, au loin, une épaisse fumée noire se dégage du Djebel Chambi. Contraste dans le paysage. « Un missile de l’armée, sûrement », commente avec flegme Moez Helali, le directeur du centre, géographe de formation. Habitués à cohabiter avec les opérations militaires autant que la présence fantomatique des djihadistes dans leurs montagnes, les kids du centre continuent leur partie de basket, et les Ghar Boys, leur cours de popping. « Ça se passe comme ça ici, et demain matin, l’un ira travailler avec son père sur un chantier de maçonnerie, d’autres rejoindront les cours après la sortie des moutons. C’est leur vie. » Plutôt que de terrorisme, Moez préfère parler des « évènements ».