Jean-Yves, lui, se souvient de la méfiance de certains de ses compatriotes à son arrivée. «Les locaux vous escroquent, vous mettent des bâtons dans les roues, car ils vous voient comme une machine à cash». Avec d’autres «repats», il a créé l’Association des entrepreneurs du Cameroun, pour -entre autre- aider les nouveaux arrivants dans leurs projets et, surtout, «leur faire gagner du temps, et éviter les mauvais conseils». Khadidiatou, salariée, n’a pas rencontré ces difficultés, et son entreprise a même pris en charge son installation. Il n’empêche, «mes collègues me voient encore comme une Française, presque une Blanche !», ose la jeune femme née dans la région parisienne.
Ni tout à fait étrangers, ni tout à fait intégrés, les «repats» doivent nécessairement passer par une phase d’adaptation plus ou moins longue. «Si mes parents étaient fiers, ma mère avait un peu peur et me disait que je connaissais rien à l’Afrique», se souvient Khadidiatou. Pas facile non plus d’abandonner un mode vie à l’Occidental. Quand Jean-Yves évoque les prix des produits importés, Khadidiatou se plaint, elle, de ne pas trouver suffisamment… de pots de fromage blanc.