4 chrétiens condamnés à 10 ans de prison en Iran : l’intolérance religieuse perdure

La question des convertis reste toutefois un sujet très sensible en Iran. Dans un entretien donné à L’Œuvre d’Orient en date du 22 janvier 2015, le père Humblot, au service de l’Église chaldéenne de Téhéran pendant plus de 40 ans avant d’être contraint de quitter l’Iran en 2010, affirme qu’« il y a eu une vague importante de convertis, principalement des jeunes, qui en ont assez d’un certain type d’islam qui leur est imposé ». Il estime leur nombre à plus de 300 000. Selon Clément Therme, « le prosélytisme des Églises dérange dans la théocratie iranienne, où le chiisme est le socle commun de la société. Ces arrestations, qui concernent en majorité des protestants, montrent la peur de perdre le contrôle de la part du régime iranien. De plus, elles peuvent être vues par certains hommes politiques comme une tentative américaine d’infiltrer la société iranienne ». L’ONG protestante Portes ouvertes rapporte que le régime iranien utiliserait un puissant système d’espionnage pour identifier les convertis. Des sites chrétiens seraient régulièrement piratés, les boîtes mail surveillées et, surtout, le régime s’appuierait sur la dénonciation.

Espoirs déçus

L’arrivée au pouvoir de Hassan Rohani à la présidence en 2013 avait pourtant fait souffler un vent d’espoir pour les chrétiens d’Iran qui ont très majoritairement voté pour le candidat modéré. Dès novembre 2013, le président fraîchement élu avait multiplié les signes d’ouverture, comme en témoignent ses échanges de tweets avec le pape François portant sur le dialogue interreligieux, mais sans que cela n’entraîne de réels changements dans la vie quotidienne des chrétiens.