Des exilés ont raconté aussi que la nourriture était touchée : le 5 juin, vers 20h30, un groupe d’une cinquantaine d’Afghans s’installe autour d’un plat de pâtes. «Un camion de CRS arrive vers nous et deux CRS gazent le récipient qui contient toute la nourriture pour le groupe», raconte l’un d’eux. «Pourtant nous étions tous calmes. En voyant qu’ils gazaient, on a eu peur et on s’est enfui.» Le témoignage a été envoyé à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), mi-juin, avec neuf autres récits rapportant des violences physiques (Libération du 15 juin 2017). Violences que le préfet du Pas-de-Calais niait à l’époque : «[Les forces de l’ordre] effectuent avec discernement et professionnalisme un travail difficile dans le respect du droit. Leur implication est reconnue par la population de Calais et par l’ensemble des responsables publics et socioprofessionnels.» Sollicitée mardi après-midi sur ces les accusations d’«empoisonnement» des bidons d’eau, la préfecture a répondu mercredi matin : «Le Préfet s’étonne qu’une association puisse publier sur Twitter ce genre d’accusation et de calomnie et ré-exprime son soutien aux services de police et de gendarmerie qui effectuent leur travail dans un cadre juridique réglementaire.»
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