Les autorités empoissonnent l'eau des migrants à #Calais avec du gaz lacrymogène. La "lutte contre les points de fixation", c'est ça. pic.twitter.com/WwRS1gg7xJ
— Auberge des Migrants (@AubergeMigrants) July 10, 2017
Les autorités empoisonnent-elles les bidons d’eau des migrants de Calais au gaz lacrymogène ? Selon des associations contactées à Calais (Utopia 56, Secours Catholique, Auberge), des bidons d’eau ont été «gazés» à Calais fin mai et début juin surtout. Des faits difficiles à documenter : ils se produisent à l’abri des regards.
La photo a été prise le 25 mai par Charlotte, une bénévole de l’association Utopia 56. «Deux Afghans m’ont rapporté les bidons vides. L’un d’entre eux avait bu une gorgée, et avait été légèrement irrité. Quand ils ont compris que l’eau n’était pas buvable, ils l’ont jetée. Sur deux semaines, j’ai entendu trois témoignages similaires. Et une fois, les migrants ont vu la police le faire», raconte-t-elle. À l’époque, «ce n’était pas un cas isolé, on a eu trois à quatre témoignages en deux semaines», ajoute Lucie, d’Utopia 56. Dejen, animateur au Secours catholique et traducteur en tigrinya, une langue d’Erythrée : «En ce moment, c’est calme. Mais en mai-juin j’entendais tous les jours des témoignages sur des exilés empêchés de manger, des bidons arrosés de gaz, mais aussi les sacs de couchage. Une fois, un migrant a été aspergé de gaz sur la bouche.» Loan Torondel: «La semaine dernière, nous avons dû nettoyer un bidon qui avait été aspergé de gaz.»
Violences physiques
L’occasion de ressortir cette photo vieille de plusieurs semaines, pour contrer le discours de ministère de l’intérieur sur la lutte contre les points de fixation. «L’Etat a fait appel de la décision du tribunal administratif [qui réclame aux autorités des points d’eau, des douches et des latrines pour les quelque 600 migrants présents à Calais, ndlr], mais cela va plus loin, puisque les forces de l’ordre empoisonnent l’eau», accuse Loan Torondel. «On n’a pas la preuve que c’est une consigne, mais on constate que ça existe, et que c’est toléré.»