Le cyber prédicateur
Début juillet, la page twitter en arabe du cheikh Salman (il en alimente une en anglais) était suivie par près de 13 millions d’abonnés ! Parmi les plus récents de ses 51 000 tweets, les injonctions et autres considérations imprégnées d’un omniprésent piétisme (“Dieu est toujours là pour”… ), humanistes (“La plus belle des excuses est celle que l’on présente quand on est en position de force”) ou existentielles (“Les aiguilles de l’horloge (…) sont le pire des poisons”), s’y succèdent à un rythme soutenu. Le tweet n’est que l’une des facettes de la foisonnante communication du cheikh. Sa bibliographie prolixe englobe plus de cinquante ouvrages. Plusieurs sont traduits en langue anglaise et, aux côtés de dizaines de vidéos multilingues, tous sont accessibles en ligne sur le puissant site Islam today, dont il est l’éditeur arabe. Dans sa communication, Salman al-Awda évoque ses maîtres (dialogue de jeunesse avec le cheikh M. Ghazali) ou fait des incursions dans la turbulence intime de sa vie de famille (endeuillée par la perte de son épouse et de l’un de ses 12 enfants au début de l’année 2017, égayée par le PHD en droit international décroché l’an dernier à Pittsburg par l’un des fils). Il prodigue des avis de toutes sortes à ses jeunes followers (“Une seule épouse dont on a fait la connaissance est mieux que deux, comme moi qui me suis laissé imposer la première”) et donne des recettes de longévité (“se débarrasser de toute émotion négative”, “ne pas user de plus de médicaments que de sel”, etc.). Mais, hormis pour adresser de respectueuses félicitations à son homonyme, le nouveau prince héritier Salman, on n’y ne trouve aucune trace récente d’humeur politique.