Elle avait participé à une initiative intitulée «Noire n’est pas mon métier». Il s’agissait d’un manifeste de 16 actrices noires ou métisses plaidant pour une meilleure représentation de la diversité sur les écrans. Elle a pris ses distances avec les positions radicales d’Aïssa Maïga, à l’origine de cette action. Pour mettre les choses au point et prendre la tangente à sa guise, elle vient de publier un petit libelle rythmé et stylé. Celle qui a pu dire «qu’elle avait deux crimes contre l’humanité dans le sang» y analyse les mots qui séparent tel «souchien, racisé, afro-descendant, intersectionnalité, minorité, quota, cause». Elle liste les mots qui présentent bien mais ne sont que des baudruches molles comme «vivre ensemble, diversité, mixité et non mixité, collectif». Et elle ravaude des mots qui pourraient sauver «intimité, silence, invisible, création, désir, créolisation, signature». Elle se place sous l’aile de Romain Gary et de son récit Chien blanc ou d’Edouard Glissant qui, la croisant il y a longtemps, lui lança : «Toi, tu as les yeux du Tout-Monde.»
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