Le deuxième rendez-vous a lieu environ trois semaines plus tard et dure à peine un quart d’heure. Le médecin n’a pas l’air d’apprécier mon moyen de paiement : des tickets de l’AMG, ancêtre de la CMU permettant aux personnes à faibles revenus de n’avoir aucune dépense de santé à avancer.
DES TRAITEMENTS HORMONAUX DANGEUREUX
À l’origine, j’étais allée voir ce médecin pour m’alléger de dix kilos. Voilà qu’il m’annonce que je dois en perdre vingt et m’indique que j’ai une maladie des glandes surrénales à traiter absolument. Je ne comprends pas tout, j’ai la trouille. Il me prescrit un cocktail de médicaments. D’abord des œstrogènes – des hormones femelles – et un médicament du nom d’« Androcur », qui freine la production et l’action des androgènes, les hormones mâles. Ces médicaments-là vont m’accompagner pendant dix-huit ans, jusqu’à ce que j’apprenne que les traitements hormonaux augmentent le risque de cancers du sein ou de l’appareil génital. Sur l’ordonnance, il y a aussi des coupe-faim et des boissons diurétiques pour éliminer la rétention d’eau causée par un abus de sel ou de sucre.