Le rendez-vous se termine, l’infirmière m’invite à rester. Lueur d’espoir : elle va peut-être me soutenir. Elle me pose quelques questions sur ma situation, cherche à savoir si je suis un traitement particulier. Je commence à me livrer. Elle me coupe :
« Gabrielle, je ne te demande pas tous les détails. Je veux savoir si dans les effets notoires de tes traitements hormonaux, on évoque la sueur excessive. Ne te vexe pas, mais certains de tes camarades ont signalé à ton professeur principal que tu sentais très mauvais. Je trouve moi aussi que tu sens fort. Est-ce que tu nettoies tes bourrelets correctement ? Ils cachent peut-être des mycoses odorantes… »
Arrive le troisième rendez-vous chez le médecin endocrinologue, un peu après les fêtes de Noël 1996. Je pèse désormais 120 kilos, je m’habille en 52. En un peu moins d’un an, mon poids a été multiplié par deux et mon visage défiguré.