» Nous ne sommes pas en guerre, nous sommes en « care » »

La naissance de l’hôpital moderne s’est faite ainsi par l’exclusion du savoir de certaines femmes (guérisseuses, accoucheuses) au nom d’une science médicale héroïque réservée aux hommes, et par l’assignation des femmes aux rôles subalternes d’un « prendre soin » associé aux compétences « naturelles » – et donc quasi gratuit – des femmes – infirmières, aides-soignantes, femmes de salle.

C’est pourquoi une première forme – souvent féministe – de réhabilitation de la notion de « prendre soin » a consisté à défendre l’utilité, les compétences et la valeur (y compris en termes de salaire) de ce travail, et les mobilisations infirmières des années 1980 – « Ni nonnes, ni bonnes ni connes » – en ont été en France une des manifestations.

Reportage sur le burn-out des soignantes, 2012.

Mais c’est le cas également de tous les travaux sociologiques concernant les travailleuses et travailleurs « invisibles » de la prise en charge des jeunes enfants, des malades, des vieux, des personnes en situation de handicap, le plus souvent associé au « travail gratuit » des femmes en contexte domestique.