A l’échelle des individus, ces actions de solidarité prennent souvent des formes simples. Des restaurateurs qui préparent des repas pour des soignants, des voisins qui proposent d’imprimer des documents ou d’aller à la pharmacie… Jean-Paul, un Marseillais de 26 ans, est ainsi devenu bénévole pour Mon Emile, plate-forme qui aide des personnes âgées. Il a troqué son costume d’assureur pour celui de livreur de courses pour seniors : il récupère des listes par téléphone, avance l’argent, dépose des paquets, se fait rembourser par chèque. Il a aussi, « avec masque et gants », installé Skype chez Yvette, 77 ans, afin qu’elle puisse discuter avec ses petits-enfants. « A chaque fois, on discute un peu. C’est plein de mercis, je vois des sourires, des vrais. Bon, je fais des courses, je ne vais pas changer le monde. Mais je me dis que j’apporte quelque chose ».
Libération du temps
Confinement oblige, ces nouvelles solidarités se sont aussi développées en ligne, à l’image du programme RéussiteVirale. Lancé le 19 mars par l’association Article 1, il rassemble 5 000 bénévoles, essentiellement étudiants, qui donnent des cours de soutien à des collégiens et lycéens défavorisés. Ces initiatives sont décuplées par la force des réseaux sociaux. Sébastien Andréa, salarié d’une école d’ingénieurs de Villejuif (Val-de-Marne), possédait chez lui une imprimante 3D, qu’il utilisait pour fabriquer « des trucs de bricolage, des pots à crayons ». Depuis le confinement, il s’est lancé dans la fabrication de visières de protection pour le personnel soignant.