La démonstration continue dans la salle suivante, une salle d’attente d’aéroport, équipée d’écrans. Un petit jeu permet de se tester : cet homme blanc en costume, vous le pensez cadre supérieur ? Il est comédien… Et en plus, il danse bien : il apprend les claquettes ! De quoi mieux comprendre le phénomène des préjugés.
La seconde partie, historique, s’attache à montrer comment ces préjugés, sous des pressions politiques, économiques, nationalistes et colonialistes, ont été érigés en racisme institutionnalisé. La science, avec l’invention des «races», viendra au secours des esclavagistes à partir du XVIIe siècle. Les murs s’ornent ici des livres qui illustrent ces recherches, comme «Sur le cerveau du nègre comparé avec celui de l’Européen et de l’orang-outang» (1837), mais aussi, en affiche, des stéréotypes véhiculés par l’imagerie coloniale. Trois films montrent les horreurs perpétrées sur ces fondements : la ségrégation raciale aux Etats-Unis après l’abolition de l’esclavage, le génocide conduit par l’Allemagne nazie et les massacres au Rwanda, commis par les Hutus contre les Tutsis… Glaçant.
Nous venons tous d’Afrique
En fin de parcours, place à la génétique. Trois écrans permettent de faire le point sur les connaissances actuelles. Alors oui, nous venons tous d’Afrique et nous sommes donc tous noirs au départ ! «Les migrations, le climat et l’alimentation permettent seuls d’expliquer les différences actuelles», argumente Evelyne Heyer, spécialiste d’anthropologie génétique et autre commissaire de l’exposition.