Marseille : « Être noir en islam, c’est compliqué »

article par Coralie Bonnefoy publié sur le site du quotidien  lacroix.com le 23 01 2021 

« J’ai été reçu au Vatican, je suis allé à Jérusalem, mais cette mosquée-là, je n’y suis jamais entré », soupire le mufti Mohamed Kassim. La mosquée en question se trouve à cinquante mètres à peine de son domicile, au cœur du 3e arrondissement de Marseille, le plus pauvre de la ville.

Mais, assis derrière son bureau, le guide spirituel des Comoriens de France agite son doigt en signe de dénégation. S’il n’a jamais fréquenté cette salle de prière, c’est pour deux raisons : l’endroit a, par le passé, été suspecté de diffuser des prêches salafistes, et son imam est d’origine maghrébine
En attendant que soit livrée la mosquée dont il pilote la construction, il fait donc plusieurs kilomètres pour rallier les salles de prière comoriennes dans les quartiers Nord, au Plan d’Aou ou à la Busserine. Les 80 000 Comoriens de Marseille sont comme lui : ils préfèrent prier entre eux.