L’histoire insoupçonnée de l’érotisme en terre d’Islam

L’islam ose, l’Europe censure

Dans son célèbre A la recherche du temps perdu, Marcel Proust se souvient de l’hésitation de sa mère à lui offrir l’une des deux traductions disponibles des Mille et une Nuits : la première, plus ou moins fidèle au texte originel en arabe, ou une autre, élaguée et expurgée de tout contenu érotique ou homosexuel. Pour ces sociétés européennes, la perversion, le libertinage et la corruption morale venaient de l’autre : le musulman. La littérature arabe, persane ou
turque était à l’époque vue d’un mauvais œil. Les mœurs arabes ont ainsi pu choquer : au 17 ème siècle, Joseph Pitts, un jeune anglais capturé par des corsaires algériens, décrit dans ses mémoires, non sans aversion et horreur, comment à Alger « les hommes tombent amoureux des garçons, comme en Angleterre ils le feraient avec des femmes ».